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Le gardon (description)
Le gardon
Le gardon est probablement le poisson le plus commun des cours d’eau de deuxième catégorie. Présent sur tout le bassin européen, aussi bien dans les étangs que dans les rivières ou les fleuves de basse et moyenne altitude, c’est un charmant cyprinidé à qui l’on attribue communément de multiples appellations selon les régions. On le nomme (et la liste n’est pas exhaustive !) : able, blanchet, gardon blanc, roche, rousse, rousset, roussette, vangeron, vingeron….

Morphologie
Porteur de grandes écailles brillantes et bien insérées dans la peau, le gardon est facilement reconnaissable : à son corps en forme de fuseau comprimé latéralement mais légèrement arqué sur le dos et le ventre (à la hauteur des nageoires pelviennes), à ses nageoires dorsale et anale à rayons mous, à sa caudale profondément échancrée ainsi qu’à sa petite bouche située au bout du museau et munie de 5 à 6 dents pharyngiennes disposées en une seule rangée.



Coloration
Ce petit cyprinidé argenté - d’une vingtaine de centimètres en moyenne - a le dos vert foncé avec un éclat bleuté, les flancs d’un gris bleu argenté aux reflets jaunes et le ventre blanc, légèrement rosé. Il se caractérise surtout par la couleur rouge orangée de la plupart de ses nageoires et par ses grands yeux rutilants qui lui ont valu, bien sûr, le nom scientifique de Rutilus rutilus.
Reproduction et croissance
Le gardon, qui devient sexuellement adulte vers l’âge de 2 ou 3 ans, fraie d’avril à juin-juillet, dès que la température de l’eau avoisine les 15°. Les géniteurs se rassemblent sur les frayères situées en eau peu profonde et riches en végétaux aquatiques Il n’est pas rare, d’ailleurs, que d’autres cyprinidés (rotengles, ablettes, brèmes) se mêlent au banc de gardons et créent des hybridations.
Pendant la période de frai, les mâles sont reconnaissables à leur teinte argentée plus vive et aux petites excroissances blanchâtres, grosses comme des grains de semoule, situées sur la tête, le dos et les opercules. (Ce phénomène frappe aussi les femelles âgées devenues stériles !)
Selon leur taille, les femelles déposent, en une seule fois, de 20 000 à 150 000 ovocytes. Ces œufs jaunâtres adhèrent aux plantes, aux racines ou aux pierres immergées grâce à leur enveloppe de mucus. L’éclosion se produit à environ 150 degrés-jours (soit 10 jours à 15°, 8 jours environ à 19° etc.). Les larves, dont la taille n’excède pas 5,5 mm, adhérent à leur support au moyen de leur glande adhésive. Elles sont très sensibles aux fluctuations de température de l’eau : une forte chute thermique est préjudiciable à leur développement. La croissance du gardon dans certaines eaux froides est très lente : c’est le cas, par exemple dans les pays septentrionaux de l’Europe, en Norvège, notamment où le gardon ne se développe que de 5 à 6 mm par an alors qu’il peut, si le milieu est favorable, croître annuellement de 10 cm ! (ce qui est, reconnaissons-le, une modeste prouesse !). La croissance du gardon dépend aussi du nombre de ses prédateurs (brochets, sandres, chevesnes…). En effet, ce « poisson-fourrage » qui sert de maillon dans la chaîne alimentaire de ses prédateurs, est atteint de nanisme dans les petits plans d’eau où ne peuvent survivre les carnassiers.
Nutrition
Le gardon est un poisson omnivore, surtout actif le jour, qui consomme aussi bien des proies benthiques animales comme les limnées, les planorbes, les larves de chironomidés que végétales comme les algues filamenteuses, les mousses ou les débris végétaux. Grâce à ses dents pharyngiennes, il peut broyer les coquilles des mollusques et triturer les végétaux. Ce cyprinidé « rustique » affectionne les milieux eutrophysées par des effluents thermiques : il adopte alors un régime presque essentiellement herbivore avec une préférence d’ailleurs accrue pour les algues filamenteuses, au fur et à mesure qu’il vieillit.
Habitat et distribution
Bien que l’on trouve le gardon dans les cours d’eau rapides, ce poisson particulièrement grégaire quand il est jeune, affectionne plutôt les eaux faiblement courantes voire stagnantes et les fonds sableux ou vaseux riches en herbiers. Il supporte aisément des milieux pollués, là ou ses habituels prédateurs ne peuvent pas survivre : ce qui explique en partie son abondance et sa large distribution sur la quasi totalité de l’Europe.
En France, l’espèce couvre tout le territoire et fait le bonheur des pêcheurs qui le capturent notamment pour servir de vifs à la pêche aux carnassiers (brochets, sandres…) mais aussi pour le consommer en friture, même si sa chère est un peu fade. Il reste, enfin, une catégorie de pêcheurs qui le relâchent après avoir eu le plaisir de prendre ce poisson curieux mais relativement méfiant qui observe l’esche, la suce, l’avale et… la recrache si elle n’est pas à son goût.
Le gardon (description)

 

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